Légendes
de quartier
"Le troubadourisme
du monde d'après"
Les Légendes de Quartier sont un projet à long terme de Kimsar, qui propose dans différents lieux en plein air :
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un concert déambulé sur le modèle des troubadours, en solo acoustique (voix, guitare, flûte). Le répertoire vient d'hier et d'aujourd'hui, dans une instrumentation légère. Il est choisi sur-mesure pour mettre en valeur les lieux ;
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un atelier de pratique artistique pour créer une chanson collective locale, qui sera ensuite colportée dans les quartiers suivants lors des prochaines dates. Un patrimoine collectif endémique se constitue ainsi au fil des concerts.
Le projet a été lancé en 2022 dans plusieurs jardins emblématiques de Marseille en entrée libre et gratuite, en partenariat avec Arts & Développement, Plan Vert Education et le Parc Foresta et avec le soutien de la Région Sud PACA. Il a tourné ensuite en milieu rural avec le dispositif Provence en Scène, et à Paris avec le soutien de la Ville de Paris.
Il peut être accueilli en plein air dans des lieux urbains ou ruraux, avec ou sans atelier de chanson collective. Il permet de créer du lien entre différents territoires et de porter l'attention sur notre patrimoine naturel et culturel partagé.
Concept, chant, flûte, guitare : Kimsar
Production : Kalabazi
Soutiens bénévoles : Gaïa R., Paul T.
Créé avec le soutien de la Carte Blanche Région Sud PACA
Programmé au catalogue Provence en Scène 2024
Booking : Kalabazi mail +33 6 74 72 97 20
Le Roi Léon
arboretum Gaston, St-Martin-de-Crau
Avez-vous rencontré le roi Léon ?
C’est le roi du jardin de Gaston
Quand il chante le coq lui répond,
Alors il ouvre ses belles plumes en rond
Chaque jour au petit matin
Pour faire son ballet quotidien
Il descend de sa branche… majestueusement !
Pour charmer et épater les passants
Avez-vous rencontré le roi Léon ?
C’est le roi du jardin de Gaston
Quand il chante le coq lui répond,
Alors il ouvre ses belles plumes en rond
Léon est un peu cabotin,
C’est lui la star, il le sait bien
Il n'aime pas qu’on lui vole la vedette,
Il n’hésite pas à troubler la fête
La Chanson du Chêne
jardin partagé Oasis Plan Vert, parc Foresta, Marseille
Il était une fois un jardin extraordinaire
Où vivait un chêne centenaire
C’était un chêne vert du nom de Sombre
Été comme hiver, on y faisait nombre
Petit chêne, grand chêne, j’enchaîne les saisons
Printemps, été, automne, hiver à l’unisson
...Mais ça n’a pas toujours été comme ça !
Au début c’était un grand désert
À part les gens, rien que de la poussière !
Il n’y avait qu’un grand champ d’acanthes,
Des coquelicots... et beaucoup d’attentes.
Les habitants prirent une pelle et se mirent à creuser
Ça sentait la poubelle, mais tout le monde était motivé !
On se cassait le dos à l’ouvrage
Mais on continuait avec courage
On créa partout une « butte sandwich »
Pour rendre le sol fertile et riche
(Alors... vous mettez une couche de bois, puis par-dessus une alternance de déchets verts et bruns, puis des copeaux de bois. Comme un sandwich ! Sol fertile garanti.)
Petit chêne, grand chêne, j’enchaîne les saisons
Printemps, été, automne, hiver à l’unisson
Tout se passait bien dans le jardin
Tout le monde donnait un coup de main
On planta en priorité les légumes de la ratatouille :
Courgette, tomate, poivrons, fenouil,
De l’oignon, des aubergines, de l’ail
Pour avoir bonne haleine au travail...
Tout cela était très mignon
Et attirait beaucoup de papillons
Mais les papillons pondirent des œufs...
Et les œufs devinrent des chenilles ! Affreux !!
C’était la piéride du chou. Alors commença la guerre.
(À grands coups de verveine macérée, sans relâche pulvérisée... Pour la piéride du chou pas de pitié ! Ce dur travail finit par payer.)
Petit chêne, grand chêne, j’enchaîne les saisons
Printemps, été, automne, hiver à l’unisson
Il fallait maintenant pour ce jardin
Quelqu’un pour servir de gardien,
Alors on créa un épouvantail
Avec un vieux doudou rempli de paille
Sous le chêne vert on mit une table
Le chêne faisait une ombre formidable
On s’y retrouvait le samedi,
Le matin, le soir, le midi
Et puis tous les jours de la semaine...
Enfin, tout le temps, on était sous le chêne !
Petit chêne, grand chêne, j’enchaîne les saisons
Printemps, été, automne, hiver à l’unisson
Le pont aux biches
square Émile Chautemps et cour du CNAM, Paris
Du matin jusqu’au soir, ils passaient sans le voir :
Notre ami Didier qui vivait sur le papier
Sous le pont aux biches, il lisait des livres
Sans aucun pastiche, il ne faisait que vivre
Sous ce petit escalier
Chaque jour il voyageait :
Pas besoin d’aller très loin,
Tout est là dans ce recoin
Du matin jusqu’au soir, ils passaient sans le voir :
Notre ami Didier qui vivait sur le papier
Sous le pont aux biches, il lisait des livres
Sans aucun pastiche, il ne faisait que vivre
Sur des mots de liberté
Chaque soir il se couchait
Son histoire vous est contée
Mais elle n’est pas terminée
Du matin jusqu’au soir ils passaient sans le voir :
Notre ami Didier vivait sur le papier
Sous le pont aux biches, il faisait des rimes
Sans aucun pastiche, il ne faisait que vivre
La guerre des Lalas
parc Foresta, Marseille
Sur la planète Mars, il y a des lettres L et A. Ce sont les Lalas. Ils ont des jambes, ils ont des bras ; les L ont l’œil dans le trait en bas. Il n’y a pas de filles ou de garçons, que des Lalas, et puis voilà. Ils vivent dans la ville de Viande, non loin d’une ville où vivent les I et les T... dans la province de LAIT. Voici une histoire célèbre qui s'y déroula.
Un jour un Lala se promenait dans la forêt
Il alla vers le fleuve pour se baigner
Il s’assit dans la clairière pour se reposer
Et manger le sandwich que sa maman lui avait fait
Soudain, deux autre Lalas apparurent :
(grave)
Lala, lala, lala, lala
Lala, lala, lala !
Ces deux Lalas venaient de la tribu des Lalas graves. Ils lui volèrent son sandwich à coups de latte. Alors le premier Lala, qui était de la tribu des Lalas aigus, appela ses amis à l'aide...
(aigu)
Lalala la lala lala, la
Lalala la lala lala...
Mais les deux Lalas graves, à leur tour, appelèrent du renfort ! Commença alors une grande bataille entre les Lalas graves et les Lalas aigus. Les Lalas se battaient avec des prises de judo bien connues : haLalai-goshi, de ashi baLalai, yama aLalashi…
A la longue, tous les Lalas de tous côtés
Étaient bien mal en point et surtout épuisés
Personne ne voulait perdre… et personne ne pouvait gagner :
Comment faire alors pour s’arrêter ?
Le chef des Lalas graves, le roi Tomate
Et le chef des Lalas aigus, le roi Courgette
Se réunirent :
(aigu)
Là, là là, ça ne va pas, là !
La guerre est trop lassante
Nous devons la cesser !
Là, le roi de la planète, lui,
Lui saura sûrement quoi faire :
Envoyons-lui une lalalettre.
(grave)
Oui, ça ne peut plus durer,
Nous avons bien trop de blessés
Notre bon roi doit arbitrer !
Demandons-lui de nous aider
Il faut qu’il vienne nous parler.
Le chef suprême de la ville de Viande entendit leur demande, et se rendit sur le champ de bataille. Il dit :
Mes chers citoyens de la ville de Viande (chœur : Viaaaande)
Je suis venu vous demander de vous arrêter (chœur : de vous aaaarrêter)
Je souhaite que vous viviez ensemble (chœur : enseeeemble)
Je souhaite que vous viviez en paix (chœur : en paaaaix)
En paix
En paix
En paix !
Les concombres sombres
Cité SNCF, atelier Arts & Développement, Marseille
Oyez, oyez l’histoire
De la Cité SNCF !
On la raconte le soir,
Mais aujourd’hui je serai bref.
Il était une fois un atelier de peinture
Où les enfants peignaient au milieu des voitures.
Mais un jour, à la Cité SNCF,
Une grande tempête arriva !
Le mistral et le zef
Soufflaient si fort qu’il faisait froid.
Le vent emportait les pinceaux et les feuilles,
Tout le monde avait des poussières de platane dans l’œil…
Mais l’eau utilisée pour peindre était magique,
Car elle venait du bâtiment soixante-huit :
Quand l’eau toucha le bord de la tempête…
Elle se transforma en paillettes !
Attiré par cet incroyable événement,
Vint le roi du Cambodge, sur son éléphant.
Dans le jardin de la Cité SNCF
Il rencontra Trasak, le jardinier-en-chef.
Ce jardin abritait les plus beaux concombres
Et le roi, très gourmand, avait un côté sombre.
Un jour, le roi entra dans le jardin,
Et juste pour goûter… Le roi en vola un.
Il le mangea et dit « Mh-hm, c’est délicieux !
C’est exquis, c’est subtil, enfin c’est merveilleux ! »
Le jardinier Trasak l’attrapa et lui dit :
« Arrête de voler mes concombres !
Je te poursuivrai et je poursuivrai ton ombre !
Je te casserai les dents !
Tu auras si mal que tu appelleras ta maman !
Si tu voulais quelque chose, tu aurais dû demander :
Le mot magique, c’est s’il te plaît. »
Aïe aïe aïe ! Le roi est trop gourmand,
Il mangera des concombres jusqu’à la fin des temps !
Aïe aïe aïe ! Rien ne l’arrêtera :
Il ne veut pas d’courgettes, ni même de chocolat !
Mais dès la nuit suivante, le roi déjà revient…
Les concombres le hantent, et il a encore faim !
Il ramène tous ses serviteurs
(Je précise qu’ils sont tous à l’heure)
Ils en récoltent plus de cent
Et les ramènent dans leur maison.
Le roi se les met sous la dent
Et son ventre devient tout rond.
Au 98ème concombre, il commence à se sentir mal…
Le 99ème pourrait bien lui être fatal !
(… Mais tout de suite, une page de publicité :
« Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour ! Ceci est un message du ministère de la santé. Plus d’informations sur manger-bouger.fr. »)
Où en étions-nous ?
Au 98ème concombre, il commence à se sentir mal…
Le 99ème pourrait bien lui être fatal !!
Quand il mange le centième, le roi se sent tout chose…
Et tout d’un coup sans prévenir : son ventre explose !
Pendant ce temps, Trasak le jardinier
Se lamentait, catastrophé :
« Mes concombres ! Mes beaux concombres ! Qui les a volés ? Qui les a mangés ? »
Quand il croisa le roi, Trasak lui dit tout bas :
« Oh mais oui c’est bien toi ! C’est toi qui as fait ça !
Roi, je te l’ai déjà dit une fois
Ça ne peut pas se passer comme ça.
Si tu n’arrêtes pas de voler la Cité SNCF,
Nous viendrons te prendre aussi tes richesses. »
Est-ce que le roi s’arrêta pour autant de voler les concombres ? (le public : Non !)
Le roi n’arrêta pas.
Son ventre tout explosé, il avait très très mal,
Il aurait dû plutôt aller à l’hôpital.
Et pourtant il avait encore envie
De voler des concombres cette nuit.
Aïe aïe aïe ! Le roi est trop gourmand,
Il mangera des concombres jusqu’à la fin des temps !
Aïe aïe aïe ! Rien ne l’arrêtera :
Il ne veut pas d’courgettes, ni même de chocolat !
Alors la princesse protectrice de la Cité SNCF
Tendit un piège à son altesse :
Elle décida d’empoisonner
L’un des concombres de la Cité…
Celui-là serait donc magique.
Le plus joli de tous, mais le plus maléfique.
On l’appellerait : the magical concombre !
(« Magical concoooombre ! Le plus beau de tous les concoooombres !... Mais le plus dangereux. »)
Le roi, très affamé, décida de voler
Le magical concombre, le concombre enchanté.
Il le mangea entier en une seule bouchée,
Et son ventre se mit soudain à gargouiller…
Il sentit tout son corps se métamorphoser…
Ses yeux se transformèrent… devinez ? (le public choisit)
Aïe aïe aïe ! Le roi est trop gourmand,
Il mangera des concombres jusqu’à la fin des temps !
Aïe aïe aïe ! Rien ne l’arrêtera :
Il ne veut pas d’courgettes, ni même de chocolat !
Oui, mais la nuit suivante, le roi revint encore.
Ne comprenait-il pas qu’il avait vraiment tort ?
Trasak le jardinier trouva un stratagème
Pour qu’une fois pour toutes, on règle ce problème.
« Roi, tu es aveuglé par ton envie. Tu fais la catastrophe !
Réglons ce problème pour toujours.
Écoute l’idée que je t’offre :
Nous allons faire un concours.
Et pas n’importe lequel :
Un concours de peinture !
Nous allons peindre en un temps limité
Avec les trois couleurs que je vais vous citer : (le public choisit les couleurs)
Au bout d’une minute, tout sera arrêté.
Nous mélangerons toutes les peintures,
Et nous voterons pour choisir la plus belle.
La grande gagnante ou le gagnant
Gagnera le meilleur concombre de tous les temps !
À vos pinceaux, sortons les aquarelles ! »
Aïe aïe aïe ! Le roi est trop gourmand,
Il mangera des concombres jusqu’à la fin des temps !
Aïe aïe aïe ! Rien ne l’arrêtera :
Il ne veut pas d’courgettes, ni même de chocolat !